Le Fashion Freak Show De Jean Paul Gaultier.
Jean Paul Gaultier envoûte les Folies Bergère avec son Fashion Freak Prove
Son univers pétillant, joyeux et fantasque méritait d'investir un jour une scène. C'est désormais chose faite : cet automne, 50'immense Jean Paul Gaultier présente aux Folies Bergère Mode Freak Show, un spectacle où fifty'histoire personnelle du couturier est sublimée sous formes de tableaux successifs, aussi truculents qu'originaux. Mettant en scène des personnages hauts en couleur, des danseurs et la mannequin Anna Cleveland dans des costumes éblouissants réalisés tout spécialement, le testify promet de faire salle comble.
Numéro : Racontez-nous votre spectacleStyle Freak Bear witness aux Folies Bergère, on veut tout savoir !
Jean-Paul Gaultier : Ce spectacle, j'en rêvais depuis que je suis petit garçon. À l'âge de ix ans, j'ai vu un spectacle des Folies Bergère à la télévision, et le lendemain, en classe, j'ai dessiné des femmes vêtues de résilles et de plumes. 50'institutrice, furieuse, g'a confisqué le croquis avant de me taper sur les doigts avec une règle, de m'épingler le croquis sur le dos et de me faire faire le tour des classes pour me punir. J'avais déjà été rejeté par les autres élèves – parce que j'étais une "poule mouillée", une "fille manquée" ou je ne sais plus trop quoi, mais après cette humiliation infligée par la professeure, ils se sont tous mis à me sourire et thousand'ont demandé de leur faire un dessin. C'est donc grâce à ce dessin – et aux Folies Bergère – que j'ai trouvé une forme d'acceptation, et il me semblait donc normal de boucler la boucle, cinquante ans plus tard, avec ce spectacle. Quelle différence y a-t-il entre monter une revue de music-hall et organiser un défilé de fashion ? La mise en scène d'united nations spectacle sur scène demande beaucoup plus de travail. Très tôt dans ma carrière, j'ai eu la run a risk de travailler pour Pierre Cardin, qui fut l'un des premiers à mettre en scène ses défilés de façon novatrice. Il grimpait sur le podium avant ses présentations, se saisissait du micro et annonçait : "Cette fois-ci, c'est la style pour la femme sur la Lune !" La musique de ses shows était conçue par Pierre Henry, et tout cela était très spectaculaire. C'était tout 50'inverse des défilés des maisons de couture plus traditionalistes, où les mannequins défilaient dans les salons en présentant le nom des tenues – Valse de Vienne, etc. – sur un motorcar ton. Lorsque j'ai lancé ma propre marque, j'ai cherché à m'éloigner de cette configuration un peu vieillotte en utilisant des mannequins tels que Farida [Khelfa] et Edwige [Belmore], qui avaient une certaine façon de marcher et de parler – Farida venait de la cité des Minguettes et s'exprimait en verlan – que je trouvais très inspirante. Sans parler du fait que je northward'avais pas un rond, et que même si je l'avais voulu, je n'aurais pas pu me payer des mannequins professionnelles. Cascade 50'un de mes premiers défilés, je me rappelle avoir demandé à Edwige de chanter My Way de Frank Sinatra à la manière de Sid Vicious. C'était en 1978, et à fifty'époque c'était inconcevable. Fifty'united nations des acheteurs m'avait d'ailleurs dit : "Si vous imaginez que vous allez vendre quoi que ce soit, vous vous trompez !" Ça due north'avait pas plu à tout le monde. C'est vraiment en rencontrant Francis [Ménuge] que j'ai trouvé la force de lancer ma marque et de voler de mes propres ailes.
Où avez-vous rencontré Francis Ménuge ?
Dans la rue, sur le boulevard Saint-Michel. J'étais avec Donald Potard, qui avait passé son bac avec lui, et je l'ai immédiatement trouvé très charmant, pour ne pas dire incroyable. Le lendemain, Donald me téléphone et je lui dis : "Qu'est-ce qu'il était mignon ton copain, dommage qu'il ne soit pas pédé…" Et Donald de me répondre : "Eh bien, figure-toi qu'il grand'a demandé ton numéro !" [Rires.]
Avez-vous assisté à la revue de Thierry Mugler, les Mugler Follies, au théatre Le Comédia fifty'année dernière ?
J'ai vu tous ses spectacles, que ce soit à Paris ou à Berlin, plusieurs fois. Il a united nations univers très hollywoodien, peuplé de personnages qui sont presque comme des créatures. J'ai, moi aussi, eu la take chances de créer pour un grand bear witness des costumes comme ceux qu'il a faits – c'était cascade The One, à Berlin, dont les places se sont vendues à guichets fermés… Ouh la la ! je ne devrais pas dire ça, ça va me porter la poisse pour les Folies Bergère ! D'autant qu'il a fallu booker la salle cascade six mois, donc autant vous dire que cela à plutôt intérêt à se bousculer au por tillon !
"Il y a certaines scènes un peu tendancieuses que nous avons décidé de réserver aux représentations du calendar week-terminate, destinées à un public averti."
Qui a écrit le scénario du Style Freak Show ?
J'ai écrit une histoire, la mienne, sous forme de tableaux et d'intentions visuelles. Le premier, par exemple, met en scène l'opération de mon ours en peluche, Nana, avec ses seins coniques… Les paroles, quant à elles, sont signées de Raphael Cioffi, qui collabore notamment sur l'émission Catherine et Liliane de Culvert +.
Vous a-t-on laissé car te blanche pour monter le spectacle, ou les producteurs vous ont-ils imposé united nations cahier des charges ?
Il y a certaines scènes un peu tendancieuses que nous avons décidé de réserver aux représentations du calendar week-terminate, destinées à united nations public averti. La scène du club sadomasochiste, par exemple.
Que vient faire le sadomaso là-dedans ?
J'adore ça ! Je fréquente ce genre d'établissements depuis très longtemps, et je 50'ai beaucoup fait, en particulier lorsque j'étais à Londres. J'y ai d'ailleurs vu des choses assez violentes. Je me rappelle, par exemple, de la fois où je me suis retrouvé face à un mur tout noir dans united nations endroit entièrement noir. À un moment donné, je devine – malgré le fait que je n'avais pas mes lunettes – quelque chose qui bouge contre le mur, quelque chose qui brillait. Et puis soudain, je me rends compte que c'était quelqu'un qui était entièrement emballé dans du caoutchouc noir, et qui suffoquait là depuis des heures. C'était impressionnant.
Rassurez-nous, vous n'êtes pas allé jusque-là, on due north'a pas envie de vous perdre !
Ça ne risque pas, je suis claustrophobe !
"Les costumes sont united nations mélange de pièces d'archives et de nouveautés. Le tableau qui est dédié à la chirurgie esthétique, par exemple, est entièrement composé de pièces nouvelles… "
Est-il facile de mettre sa propre vie en scène dans un spectacle ?
En règle générale, je n'ai jamais cherché à cacher quoi que ce soit… ni à exhiber quoi que ce soit, d'ailleurs. Lorsque je me présentais, par exemple, je n'ai jamais dit : "Bonjour, je suis Jean Paul Gaultier, je suis pédé !" En France, on m'a souvent reproché de ne jamais avoir fait de coming out officiel, alors que tout le monde était au courant de ma sexualité et que je ne m'en suis jamais caché. Je me souviens d'avoir évoqué la mort de Francis dans un entretien que j'avais accordé à united nations magazine anglais, et les associations sont toutes montées au créneau parce que je n'avais jamais parlé de sa disparition en France. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que si j'avais toujours évité le sujet dans la presse française, c'est parce que ses parents étaient là, qu'ils ne savaient pas qu'il était mort du sida et que c'était un drame pour sa mère. C'était donc par pudeur et par respect envers eux que je north'avais jamais évoqué le sujet en France.
Le Style Freak Testify fait-il la part belle à la mode ?
Bien évidemment. Les costumes sont un mélange de pièces d'archives et de nouveautés. Le tableau qui est dédié à la chirurgie esthétique, par exemple, est entièrement composé de pièces nouvelles… La couture est une forme de chirurgie esthétique, avec tous ces cintrages et cespaddings, ces épaules larges et ces tailles serrées qui permettent, à l'oeil, de redessiner une silhouette, de sculpter un corps. Aujourd'hui, avec les tatouages et les piercings, les gens peuvent modifier leur corps et dessiner dessus en toute liberté…
À propos de tatouages, est-ce vous qui avez inventé le tee-shirt tatouage ou est-ce Martin Margiela ?
C'est moi. J'ai dessiné des tee-shirts en tulle transparent, qui étaient imprimés de tatouages à motifs floraux – que Madonna a portés, alors que nous ne nous connaissions pas encore – bien avant lui. Nous avons d'ailleurs eu beaucoup de mal à réaliser ces pièces, dans la mesure où les impressions ne tenaient pas sur le tulle, qui est un tissu poreux. L'encre passait à travers et il fallait nettoyer les rouleaux après chaque impression. On en a bavé. Martin, par la suite, a fait la même chose sur la gaze.
Quels furent les tableaux les plus difficiles à mettre en scène ?
Ils étaient tous compliqués. Le spectacle est united nations mélange permanent de direct et de vidéos, et le unproblematic fait de synchroniser les deux a demandé united nations travail énorme.
Annotate se sont déroulées les auditions cascade le Fashion Freak Show ? Trôniez-vous derrière une grande table devant laquelle défilaient les candidats, façon Nouvelle Star ?
Oui, c'était génial ! Nous avons effectué les castings dans un studio de danse sous l'oeil avisé de Marion Motin, une chorégraphe qui a travaillé cascade Madonna – comme beaucoup de monde – mais aussi pour Christine and the Queens et Stromae. Elle est géniale. Il y a également dans le spectacle une actrice que nous avons recrutée dans l'émission The Voice. Elle s'appelle Demi Mondaine, elle a un look d'enfer et elle était par faite pour incarner Edwige. Il y a aussi une effeuilleuse dans le bear witness, Maud' Amour, ainsi que le mannequin Anna Cleveland – la fille de Pat Cleveland – qui est démente, complètement à part, complètement ailleurs.
Le spectacle dure deux heures et demie, y aura-t-il united nations entracte pour aller se chercher un petit verre ?
Bien entendu.
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